LE CHOIX DU PUBLIC
Toute personne en possession d’un billet pour un spectacle présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui a le droit de voter. À la fin des représentations, le public peut se prononcer, sur les tablettes numériques mises à disposition, pour l’auteur ou l’autrice qu’il souhaite voir remporter le Prix. Le vote se fait selon le degré d’appréciation, en cliquant sur des ♥ de grosseurs différentes. Le Prix est ensuite attribué au pro rata du nombre de billets émis pour le spectacle.
Une bourse de création de 10 000 $, octroyée par le Fonds Michelle-Rossignol, sera remise à l’auteur ou à l’autrice récipiendaire du Prix écriture dramatique du CTD’A.
Les lauréat·tes sont dévoilé·e·s à la fin de chaque saison.
les LAURÉAT·ES
Pour la saison 22 – 23, le public a choisi de décerner le prix à Je viendrai moins souvent de Camille Paré-Poirier. En abordant sur scène avec beaucoup d’honnêteté et de vulnérabilité des questions existentielles et politiques sur la vieillesse et le deuil, la créatrice nous a offert un moment théâtral aussi fort que poignant.
La créatrice offre un spectacle d’une grande vulnérabilité qui met en lumière la vieillesse, la solitude et le deuil. Une histoire universelle qui touche au cœur, une fenêtre ouverte sur le traitement réservé aux personnes âgées et sur ces relations intergénérationnelles dont on parle trop peu. — Marc-Antoine Sinibaldi, Nouveau Projet
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C’est le duo créateur de Pas perdus | documentaires scéniques, composé d’Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier, que le public récompense pour la saison 21/22. Les récits de vie des huit protagonistes, soigneusement recueillis et assemblés dans cette pièce d’une grande humanité, sont allés droit au coeur des spectateurs et spectatrices.
Quel moment ! Je ne m’attendais pas à tant d’humanité, de vitalité, de mémoire, de générosité, d’humilité, d’impudeur, d’éloquence et de grandeur… On quitte la salle le coeur élargi, avec la joie de parler au voisin et de crier son enchantement au monde. Le réel surpasse la fiction. Merci!!! — Denis Michaud, spectateur
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C’est la poétesse et autrice Marjolaine Beauchamp qui est désignée par le public du CTD’A pour la saison 19/20. Créé à Ottawa en 2017 par le Théâtre du Trillium, M.I.L.F. est un portrait sans compromis de trois femmes à la (re)conquête des multiples facettes de leur féminité. Un regard acide, poétique et engagé qui aborde sans tabous maternité et sexualité.
Quelle pièce ! J’ai eu l’impression de me retrouver 25 ans plus tôt, maman célibataire. La pièce a ouvert la voie à un dialogue, à un pardon de ce que l’on a tenté d’être ou avons été dans nos solitudes de mamans qui ne se reconnaissaient pas dans les modèles de la parfaite génitrice. Nos inquiétudes, nos pensées, nos essais ratés, nos amours écopés … Marjolaine Beauchamp et les artisans de sa pièce ont su rendre intemporel un thème fragile qui se doit d’être nommé. Quelle comédiennes, chacune apportant à l’autre la matière de sa différence, des femmes qui iront loin, accompagnées d’hommes qui ont su les mettre en valeur dans leurs déchéances par leur éclairage, leur mise en scène, leur musique et … leur ouverture à l’autre. À transporter partout au Québec et même ailleurs, une pièce dure mais vraie. — Hélène Desgranges, spectatrice
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Pour la saison 18/19, le public du CTD’A a choisi le Collectif de création à l’origine du spectacle Aalaapi | ᐋᓛᐱ, composé de Audrey Alasuak, Daniel Capeille, Laurence Dauphinais, Mélodie Duplessis, Caroline Jutras Boisclair, Samantha Leclerc, Louisa Naluiyuk, Akinisie Novalinga, Marie-Laurence Rancourt, Nancy Saunders et Hannah Tooktoo. Alliant théâtre et création radiophonique, cette création singulière plusieurs fois récompensée est un écho du nord, de son passé, mais surtout, de son présent, à travers les sensibilités de cinq amies. La version balado du documentaire radiophonique est à écouter ici.
Merci beaucoup de nous avoir permis d’assister à cette production et à cette prise de parole de jeunes femmes inuites. C’était à la fois touchant, drôle et instructif, comme assister à un documentaire vivant… Nous avons été heureux d’être accueillis au sein de leur vie, de leurs défis, de leurs espoirs… La lenteur même du spectacle nous a fait réfléchir à la distance entre nos villes et le grand nord, ainsi qu’aux bouleversements passés et présents vécus par ces communautés. Bravo ! — Marise Mathieu, spectatrice
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Artiste associée au CTD’A de 2013 à 2018, Alexia Bürger est choisie par le public de la saison 17/18 pour Les Hardings, dont elle signe le texte et la mise en scène. Fondée sur la tragédie pétrolière survenue à Lac-Mégantic en juillet 2013 et sur la notion de responsabilité individuelle et collective, cette première création de l’artiste à la salle principale bouleverse le public. Incarné par un fabuleux trio d’acteur (Martin Drainville, Patrice Dubois et Bruno Marcil), le spectacle se mérite une reprise en 2019 au Théâtre La Bordée à Québec et en 2020 au Théâtre Jean-Duceppe à Montréal.
Pièce magnifique ! Texte très fort qui fait réfléchir sur la culpabilité qui pousse les gens à chercher un bouc émissaire à tout prix, sur la déresponsabilisation des grandes compagnies ferroviaires, pétrolières et autres. Chapeau Alexia Bürger pour ce texte percutant ! Trois merveilleux comédiens. Mon coup de cœur chez vous cette année ! — Marie-Ginette Bouchard, spectatrice
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Le public du CTD’A décerne le Prix auteur dramatique de la saison 16/17 à David Paquet pour sa deuxième création en résidence à la salle Jean-Claude-Germain. Hautement absurde, terriblement drôle et magnifiquement construit, Le brasier est à la fois une féroce comédie noire et un drame héréditaire. Avec Philippe Cyr aux commandes et une distribution éblouissante composée de Paul Ahamrani, Kathleen Fortin et Dominique Quesnel, le spectacle rencontre un grand succès à sa création en 16/17, puis en reprise et en tournée en 17/18.
À la fois tragique et tordant, le férocement original Brasier de David Paquet est meublé de réflexions surprenantes et brillantes qui traduisent la vision super sensible qu’a le jeune dramaturge québécois du monde. — Journal Métro
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Lors de la saison 15/16, c’est à Jonathan Caron et Julie Renault qu’est allé le Prix auteur dramatique BMO Groupe financier. Texte fantaisiste où l’on fait la satire d’un dévouement corporatif total, Starshit est une critique de la société performante à travers des personnages qui ne sont pas de méchants financiers, mais de jeunes employés payés 10 $ l’heure.
Starshit, c’est l’apothéose de la corporation, présentée avec humour, cynisme et générosité. Parions que plusieurs s’y reconnaîtront et exorciseront leurs démons ! — MonTheatre
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En 14/15, le public du CTD’A découvre l’autrice Annick Lefebvre et lui décerne le Prix auteur dramatique BMO Groupe financier. Texte fleuve à la plume cinglante, J’accuse met de l’avant cinq paroles de femmes avec de la drive et beaucoup d’ambition, qui s’expriment par instinct de survie. Débute alors une belle histoire entre le CTD’A et Annick Lefebvre puisqu’après une série de représentations au Théâtre La Bordée à Québec, J’accuse est en reprise en 16/17.
Ce texte puissant et dérangeant frise le chef‑d’œuvre ! À travers une parole féministe et universelle, d’une extrême précision dans l’écriture, Annick Lefebvre démontre que ce dont le Québec a le plus grand besoin de nos jours, c’est l’écoute. Tout simplement. — La Presse
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Le Prix auteur dramatique BMO Groupe financier de la saison 13/14 est remis à Simon Boudreault. Après une résidence à la salle Jean-Claude-Germain avec sa compagnie Simoniaques Théâtre, As is (tel quel) est la première création de l’auteur et metteur en scène à la salle principale. Si le décor monumental et les chansons entêtantes ont marqué le public, c’est également pour sa fine réflexion sur les préjugés sociaux et les bonnes intentions que le spectacle a reçu de nombreux éloges et s’est mérité une reprise en 15/16 au Théâtre Jean-Duceppe.
Boudreault est doué pour donner de l’humanité à ses personnages d’écorchés de la vie, et nous faire tomber sous leur charme, malgré leurs mesquineries et leurs failles. Son sens de la formule fait mouche à répétition. — Revue jeu
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Pour la saison 12/13, c’est au duo Christian Essiambre et Philippe Soldevila que le public du CTD’A choisit de remettre le Prix auteur dramatique BMO Groupe Financier. Venu tout droit d’Acadie, profondément marqué par cette magnifique région et largement inspiré du parcours de Christian Essiambre lui-même, Les trois exils de Christian E. charme le public du CTD’A. Le duo, agrémenté pour l’occasion d’un troisième complice en la personne du musicien Pierre-Guy Blanchard, est de retour en 15/16 pour le non-moins réussi Le long voyage de Pierre-Guy B.
C’est un tourbillon d’émotions que Christian Essiambre maîtrise parfaitement, versant tantôt dans l’humour tantôt dans un drame plus intérieur. … Le texte signé à quatre mains vibre de tous les personnages qui l’habitent et des petits et grands drames qui le jalonnent. Ses auteurs portent sur les sociétés québécoise et acadienne un regard perçant et juste, mais surtout, ils traitent de l’importance de ne pas oublier d’où l’on vient et ce qui a façonné notre identité. Trois exils, un solo redoutablement efficace et un conteur remarquable. — MonTheatre
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Rébecca Déraspe remporte le Prix auteur dramatique BMO Groupe financier de la saison 11/12 pour Deux ans de votre vie. À la demande de la compagnie Les Biches pensives, l’autrice écrit avec un humour caustique sur le célibat, le couple, l’intime face au monde extérieur … l’amour en quelque sorte. En imaginant deux êtres liés par un amour contractuel, l’autrice interroge l’influence de la société sur nos attentes et les relations humaines.
Il ne faut pas grand-chose, au fond, pour faire une bonne pièce de théâtre. Il suffit d’un bon texte, de deux ou trois accessoires choisis et d’acteurs capables de faire croire à leur histoire pourtant incroyable. Deux ans de votre vie réunit tous ces éléments, mais se démarque surtout grâce à la plume de Rébecca Déraspe. — La Presse
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La saison 10/11 marque une ouverture pour le Prix auteur dramatique Banque Laurentienne : pour la première fois les auteurs et autrices des deux salles de spectacle sont en lice. C’est également la première fois que le vote n’est pas réservé aux abonné·e·s ; c’est donc le public dans son ensemble qui choisit de remettre cette nouvelle formule à Sébastien David. En attendant Gaudreault précédé de Ta Yeule Kathleen est composé de deux courtes pièces qui révèlent la plume de ce jeune auteur au public du CTD’A.
Leur langue, vulgaire, urgente, court à l’essentiel. Mais leurs cris se répondent, leurs destins se croisent, habilement. Parce que l’auteur a non seulement eu le courage de faire parler les petites gens, de donner une voix à ceux qui n’en ont pas, il a tenu à leur donner une langue de théâtre, à entrelacer sur scène leurs errances comme seule la vie saurait le faire. Entendre les personnages de Sébastien David lancer haut et fort, « Fuck You Gaudreault ! » procure un vif bonheur, une satisfaction que je vous souhaite. — Voir
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Pour la saison 09/10 c’est Jennifer Tremblay qui se voit décerner le Prix auteur dramatique Banque Laurentienne par les abonné·e·s du CTD’A. La liste est le premier volet d’un triptyque théâtral sur la femme composé de trois solos livrés avec ferveur par Sylvie Drapeau. Après le succès de la création de La liste en 09/10 et de ses tournées en 10/11 et 11/12, c’est Le carrousel qui voit le jour en 13/14, suivi de La délivrance en 15/16.
Jennifer Tremblay voulait qu’on soit non seulement touché mais terrassé. Et c’est exactement ça qui se passe. On est estomaqué. — C’est bien meilleur le matin, ICI Radio-Canada
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En 08/09, les abonné·e·s du CTD’A décernent pour une seconde fois le Prix auteur dramatique Banque Laurentienne à Wajdi Mouawad. Deux ans après Visage retrouvé, il est cette fois-ci récompensé pour Seuls, un solo qu’il écrit, met en scène et interprète. Fruit d’une coproduction internationale entre Au carré de l’hypoténuse, le CTD’A et plusieurs théâtres français, le spectacle connait ensuite durant plusieurs années une tournée mondiale de grande envergure qui mène ce créateur de renom dans de nombreux pays.
Avec Seuls, Wajdi Mouawad repousse les limites de son art dans une fascinante et courageuse introspection. … Sur scène pendant 120 minutes consécutives, Mouawad joue pleinement le jeu qu’il s’est imposé, s’engage sans retenue dans les conventions d’un genre qui appelle, cette fois plus que jamais, l’introspection, la remise en cause, la quête identitaire. — Voir
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Les abonné·e·s au CTD’A de la saison 07/08 ont choisi de décerner le Prix auteur dramatique Banque Laurentienne à Alexis Martin. Dix ans après son écriture et sa première création, son texte Oreille, tigre et bruit est porté à la scène pour la première fois sur grand plateau. Sous la direction de Daniel Brière, son complice de toujours et cofondateur du Nouveau Théâtre Expérimental, ce spectacle à l’humour décapant se révèle toujours d’actualité.
Il faut noter avec quelle maestria Alexis Martin manie les différents jargons des invités. Autant les discours abscons des universitaires que la langue gauche qu’adopte un ancien acteur porno (savoureux Christian Bégin), plongé dans cet environnement qui lui est peu familier. L’auteur démontre une connaissance aiguë de ces divers niveaux de discours et de langue, capable de les reproduire et de les parodier brillamment. — Le Devoir
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Pour sa deuxième édition, les abonné·e·s du CTD’A décernent le Prix auteur dramatique Banque Laurentienne à Michel Marc Bouchard. Vingt ans après la création de La poupée de Pélopia sur la scène du CTD’A, l’auteur renoue avec ses personnages et son drame, mais comme il le dit lui-même, « Des yeux de verre n’est pas une réécriture de La poupée de Pélopia. De cette première œuvre, il ne reste que l’anecdote. »
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Le tout premier Prix auteur dramatique Banque Laurentienne n’est décerné à nul autre que Wajdi Mouawad. L’adaptation à la scène de son premier roman Visage retrouvé par Marie-Louise Leblanc, mise en scène par Marcel Pomerlo et interprétée par Marc Béland, bouleverse le public du CTD’A. Écrit sur une longue période de quatorze ans, en marge de ses projets de théâtre, Visage retrouvé est porté par des thèmes chers à l’artiste comme l’enfance, la langue et la métamorphose.
Un parcours très touchant, très intimiste, qui parfois décolle dans un imaginaire très troublant. — C’est bien meilleur le matin, ICI Radio-Canada