Pacific Palisades

Guillaume Corbeil

une création des Songes turbulents, compagnie de création en coproduction avec l’Espace Jean Legendre et le Théâtre du Trillium et en codiffusion avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
 

Salle Jean-Claude-Germain

18 octobre au 5 novembre 2022
+ 3 supplémentaires


RÉSUMÉ

En 2015, Jeffrey Alan Lash, qui prétend être mi-homme mi-extraterrestre et travailler pour les services secrets américains, est retrouvé mort dans sa voiture. Des millions de dollars en armes, munitions et argent comptant sont découverts dans son garage. Fasciné par ce fait divers incongru, un homme prend l’avion pour Los Angeles afin d’enquêter sur cet individu mystérieux. En croisant sur son chemin de nombreuses figures ayant gravité autour de Lash, il découvre progressivement les multiples identités de l’intrigant fabulateur.

Guillaume Corbeil joue avec les codes du théâtre documentaire et propose avec Pacific Palisades un thriller halluciné qui rappelle le délire de Lash. Avec la complicité de l’interprète Evelyne de la Chenelière, le metteur en scène Florent Siaud en tire un roadtrip scénique captivant qui nous rappelle que les pouvoirs de la fiction sont plus fascinants et inquiétants que jamais dans notre monde en plein bouleversement.

texte Guillaume Corbeil mise en scène et conseil dramaturgique Florent Siaud interprétation Evelyne de la Chenelière voix Zach Fraser, Jon Lachlan Stewart, Danielle Le Saux-Farmer, Kevin McCoy, Julie Tamiko Manning assistance à la mise en scène Juliette Dumaine scénographie et costumes Romain Fabre éclairages Nicolas Descoteaux musique originale Julien Éclancher vidéo David B. Ricard direction de production Martin Emond direction technique Marcin Bunar

texte

Guillaume Corbeil

mise en scène et conseil dramaturgique

Florent Siaud

interprétation

Evelyne de la Chenelière

assistance à la mise en scène

Juliette Dumaine

scénographie et costumes

Romain Fabre

éclairages

Nicolas Descoteaux

musique originale

Julien Éclancher

vidéo

David B. Ricard

direction de production

Martin Emond

direction technique

Marcin Bunar

Les preuves de l’impossible

Au mois d’août 2015, alors que je me laisse dériver sur Internet, je tombe sur l’histoire de Jeffrey Alan Lash. Retrouvé mort à Los Angeles, il avait convaincu son entourage qu’il était un agent secret extraterrestre. Si au départ l’histoire me faisait sourire, les jours passaient et je me surprenais à y repenser. Ce qui me fascinait, c’était que Lash détenait les preuves de son délire. Dans le garage de son condo et dans des entrepôts, la police avait trouvé mille deux cents semi-automatiques, pour une valeur de trois millions de dollars, 250 000$ en liquide et des voitures modifiées pour aller sous l’eau et traverser le désert. Officiellement, Jeffrey Alan Lash n’avait pas d’emploi. Aucun revenu.

Je voyais en lui une métaphore de l’artiste, quelqu’un qui était parvenu à matérialiser dans la réalité les objets de son imaginaire. J’ai raconté l’histoire à mes amis, personne ne comprenait pourquoi je m’intéressais à une affaire aussi sordide. Je me suis mis à lire sur l’enquête, puis à écrire sans trop savoir quoi – un film ou une pièce de théâtre – et je suis finalement parti à Los Angeles, pays où on fabrique les histoires les plus folles, dans l’espoir de découvrir la vérité à propos de celui que je voyais comme un Don Quichotte contemporain.

Si j’ai souvent pensé abandonner ce projet, j’avais la conviction profonde que l’affaire Lash racontait autre chose, qu’elle cachait un sens qui allait pouvoir m’éclairer sur l’Amérique, notre rapport à la fiction et notre besoin insatiable d’avoir quelque chose d’autre que le réel pour arriver à habiter le réel.

Ce soir, je vous raconte le voyage qui m’a mené jusque dans l’antre de la bête, celle qui nous promet de réaliser nos rêves et d’échapper à nous-mêmes.

Je m’en voudrais de ne pas remercier les personnes qui m’ont permis d’arriver au fil d’arrivée en un seul morceau : Florent Siaud, Évelyne de la Chenelière, Sara Dion, Catherine Dan, Christian Giriat, Marc-Antoine Brisson et Patrick Dupuis.

Guillaume Corbeil

Je ne sais plus ce que je sais

Écrit avant la pandémie, de 2017 à 2020, par Guillaume Corbeil, Pacific Palisades part d’un intrigant fait divers américain et éclaire aujourd’hui d’une lumière imprévu les remous qui dérangent notre monde.

Le texte prend la figure dérangeante de Lash comme point de départ inattendu, pour se demander : à une époque où la pandémie nous impose un quotidien soit confiné soit propice au repli sur soi, n’est-ce pas grâce aux ressources de l’imagination, du récit et plus globalement de l’art que nous pouvons trouver du sens à nos existences et apaiser nos angoisses de mort ravivées par les épreuves déboussolantes que nous traversons actuellement ? Revers de la médaille : parfois, la fiction ne contribue-t-elle pas à manipuler les nouvelles ou reconstruire à l’infini des mondes parallèles de vérité ?

Partant d’un style documentaire pour finir dans une atmosphère cinématographique, la pièce scrute le thème de la fiction dans ses dimensions contradictoires. Braquant les projecteurs sur la manière dont les notions de réel, de mensonge, d’illusion, de vrai et de faux se sont gravement brouillées à l’ère des faits alternatifs, la proposition s’incarne ici à travers le jeu insaisissable de la comédienne Evelyne de la Chenelière, qui endosse avec aplomb l’incarnation de plusieurs personnages. Après notre mise en scène de 4.48 Psychose de Sarah Kane, ce second seul en scène témoigne encore de notre besoin fondamental de questionner les frontières fondamentalement équivoques entre les genres et les territoires intimes. Placée sous le signe de la métamorphose continuelle, l’interprétation étrange d’Evelyne de la Chenelière est portée par la conception sonore immersive de Julien Eclancher, les éclairages en clair-obscur de Nicolas Descôteaux, les vidéos quasiment lynchéennes de David Ricard, et le vaste décor bleu turquoise de Romain Fabre, dont les strates se déploient sous nos yeux comme un secrétaire aux tiroirs secrets. Ici, les couches de réalité s’effeuillent comme des pelures d’oignon, tandis que l’enquête se fait quête et nous renvoie finalement à nos propres recherches existentielles. Ici, rien ne se résout. Ce sont les questions qui pleuvent en nous.

Florent Siaud

EXISTER À L’AUTRE

Depuis que je fais du théâtre, on m’a souvent demandé si je me considérais comme une écrivaine qui joue, ou comme une actrice qui écrit.
Je n’ai jamais su répondre.

Tout ce que je suis en mesure d’affirmer, c’est qu’aujourd’hui je ne crois qu’au corps. Le corps nous précède en tout. C’est l’imagination qui rejoint le corps, et non l’inverse. Le corps fait l’écriture autant qu’il l’incarne. De la même manière, l’empathie n’est pas tant une posture morale que corporelle, et l’amour est d’abord une curiosité éprouvée
par le corps.

Le théâtre ne cesse de me rappeler que c’est par le corps qu’on cherche l’autre, et par le corps qu’on le rejoint. Et qu’il y a donc une vérité dans le geste emprunté, par lequel on saisit l’autre autant qu’il nous déborde. Car les rencontres véritables altèrent le corps, le modifient, le modulent. Pas forcément dans de spectaculaires métamorphoses, mais souvent dans de petites inflexions, de légers infléchissements, tropismes délicats qui témoignent de notre élan irrésistible vers l’autre.

Le théâtre, pour moi, c’est l’art d’exister à l’autre. Une manière de concentrer, sur une scène, notre vibration quotidienne avec le monde. Vibration qui rappelle que si la solitude est originelle, l’hospitalité l’est tout autant.

Avec Pacific Palisades, Guillaume Corbeil nous offre une partition prodigieuse qui nous parle de théâtre sans jamais en faire le sujet. Sa langue crée des mondes où cohabitent l’importance et la légèreté, l’engagement et la décontraction, dans un récit qui oscille entre le témoignage et la reconstitution, la confession et l’invention, la fabrication d’un présent pur où, comme le dit si bien Florent Siaud, l’actrice entretient une « conversation conteuse » avec le public, et les épiphanies sensuelles qui en suspendent le cours. Mon corps est très heureux d’en être transformé.

Précisément parce que « je est un autre », nous sommes tous, ce soir, Guillaume Corbeil dans ses contours mouvants et ses possibles infinis.

Bien à vous,

Evelyne de la Chenelière

À la création (France)

« La comédienne, Evelyne de la Chenelière, est tout simplement impressionnante » 
Mathieu Dochtermann, Toute la culture

«Pacific Palisades est un spectacle incroyable et imprévisible qui ne ressemble à aucun autre. Un pari complètement fou et osé. Un immense coup de cœur, à voir absolument. » 
Frédéric Bonfils, Fou d’art

« La mise en scène de Pacific Palisades par Florent Siaud constitue un aboutissement de choix pour cette histoire troublante aux multiples rebondissements. »
Laurent Schteiner, Théatres.com

« [4 coeurs Le jeu épuré et tout en retenue de l’épatante Evelyne de la Chenelière porte magistralement ce texte exigeant et tient son public sous le charme »
Charles-Edouard Aubry, Atlantico

« Entre roman policier à l’américaine et reportage scrupuleux, le metteur en scène a su monter un habile tissage pour semer le doute. » 
Mireille Davidovici, Théâtre du Blog

« Vous vous envolerez pour 1h15 dans cet au-delà de la réalité qui est parfois plus vrai que la réalité elle-même. » 
Noé Rozenblat, Zone Critique

À la reprise (Montréal, 2022)

«Pacific Palisades révèle les sirènes parfois trompeuses des fictions que les humains inventent, tout en illustrant éloquemment la force du récit imaginaire. »
Marie Labrecque, Le Devoir

« C’est d’ailleurs l’ensemble des éléments de la production (son, lumière, projections, jeu, texte) qui s’harmonisent, sans lourdeur, sans heurts et sans accrocs afin d’offrir au public un savoureux moment de théâtre postmoderne. »
Philippe Mangerel, Revue Jeu 

« Habile mélange de fiction et de réalité, la pièce Pacific Palisades s’inscrit tout à fait dans l’ère du temps où les​faits alternatifs” pullulent. »
Emmanuel Martinez, Journal de Montréal

« Les transitions entre les différents personnages sont en effet d’une fluidité bluffante, au point où progressivement, à l’instar de Guillaume Corbeil, on ne fait plus la distinction entre la fiction et le réel, permettant d’échapper à notre quotidien, du moins le temps de la pièce. »
Jason Paré, Journal Metro

« Et Corbeil – appuyé par le travail de l’équipe de conception et par le talent et le charisme d’Évelyne de la Chenelière – a réussi ce coup de maître qui consiste à nous entraîner à la suite de son personnage dans une aventure rocambolesque et pourtant sensible, où l’imagination et le discours sont si bien tissés qu’ils ne font qu’un. »
Valérie Savard, Spirale Magazine
 

À travers des objets scéniques où le réel cohabite avec l’irrationnel, Les songes turbulents scrutent les mécanismes inconscients de nos comportements quotidiens et s’intéressent aux désirs inavoués ainsi qu’aux normes sociales influençant nos actions. En montant des auteurs comme Müller, Kane ou Viripaev, ils font résonner des réflexions existentielles à travers des écritures puissamment maîtrisées, où le politique est lié au poétique et où l’humanité est peinte dans sa complexité et ses contradictions.

La démarche artistique de la compagnie a fait l’objet d’un dossier de 28 pages dans la revue L’Annuaire théâtral : ce dossier a remporté le prix Jean-Cléo Godin 2018 de l’Association canadienne de recherche théâtrale, qui récompense le meilleur article de l’année en études théâtrales. La quasi-totalité des spectacles produits ou co-produits par la compagnie ont été finalistes ou lauréats aux prix de la critique du Québec (AQCT) dans les catégories meilleur spectacle, meilleure mise en scène, meilleure interprétation féminine ou meilleure interprétation masculine.
 

Fondé en 1975, le Théâtre du Trillium contribue à l’avancement de la pratique artistique, par la production, la diffusion et la recherche du meilleur des écritures scéniques contemporaines, en français, au cœur de la Capitale nationale du Canada. Forte des acquis et des expériences de plus de quarante ans d’histoire, la compagnie reste à l’avant-garde des œuvres scéniques sous toutes leurs formes, du soutien à la relève aux enjeux numériques en art vivant. Le Trillium est l’une des quatre compagnies fondatrices et résidentes du lieu de création et de diffusion La Nouvelle Scène Gilles Desjardins (Ottawa).

Critiques

Publié le 28/10/22

Pacific Palisades de Guillaume Corbeil

«Pacific Palisades révèle les sirènes parfois trompeuses des fictions que les humains inventent, tout en illustrant éloquemment la force du récit imaginaire. »

Marie Labrecque, Le Devoir

Critiques

Publié le 27/10/22

Pacific Palisades de Guillaume Corbeil

« Et Corbeil – appuyé par le travail de l’équipe de conception et par le talent et le charisme d’Évelyne de la Chenelière – a réussi ce coup de maître qui consiste à nous entraîner à la suite de son personnage dans une aventure rocambolesque et pourtant sensible, où l’imagination et le discours sont si bien tissés qu’ils ne font qu’un. »

Valérie Savard, Spirale Magazine

Médias

Publié le 21/10/22

Guillaume Corbeil en entrevue pour le Journal Métro

« La pièce parle de notre besoin de fiction, de notre besoin d’échapper au réel pour réussir à l’habiter », explique l’auteur de Pacific Palisades, Guillaume Corbeil, au journaliste Guillaume Paré du Journal Métro. Un entretien fort intéressant !

Médias

Publié le 21/10/22

Guillaume Corbeil en entrevue à Il restera toujours la culture !

De passage à Il restera toujours la culture avec Émile Perreault, l’auteur de Pacific Palisades, Guillaume Corbeil, raconte l’histoire du fait divers qui lui a inspiré son oeuvre et discute de son rapport à la fiction.

Médias

Publié le 17/10/22

Guillaume Corbeil en entrevue pour Le Devoir

« On est tous assoiffés d’échapper à nos vies, à nous-mêmes, de sortir du réel pour réussir à y habiter. Et il y en a qui tombent dans les mains des ensorceleurs, et d’autres qui trouvent un sens. », explique l’auteur de Pacific Palisades, Guillaume Corbeil, à la journaliste Marie Labrecque.

archiv

Livre

Publié le 13/10/22

Pacific Palisades

Guillaume Corbeil
Leméac
14$

Disponible à la vente en ligne et à notre bouquinerie

Médias

Publié le 08/10/22

Guillaume Corbeil en entrevue pour Culture Club

L’auteur de Pacific Palisades, Guillaume Corbeil, a accordé une entrevue à René Hormier-Roy, animateur de Culture Club sur les ondes de Radio-Canada. À écouter !

Album

Publié le 26/09/22

On vous partage l’affiche de Pacific Palisades sur laquelle Evelyne de la Chenelière crève l’objectif de Neil Mota. On vous invite à découvrir ce thriller halluciné qui joue avec les codes du théâtre documentaire à la salle Jean-Claude-Germain dès le 18 octobre ! 

Extrait

Publié le 03/08/22 Pacific Palisades de Guillaume Corbeil

« Ma peau trace la frontière entre le monde et moi. D’un côté il y a tout ce que je suis. De l’autre, tout ce que je serai jamais. C’est la fin des possibles. »

Album

Publié le 29/07/19

Guillaume Corbeil et Evelyne de la Chenelière s’étaient prêtés au jeu de la photographie devant l’objectif de Neil Mota, pour les affiches de la création de Pacific Palisades. Le spectacle a finalement été annulé au courant de notre saison 19 / 20.

Médias

Publié le 14/05/19

À l'origine de Pacific Palisades : Jeffrey Alan Lash

Agent secret ou mythomane, qui était vraiment Jeffrey Alan Lash? En 2015 son corps en décomposition est découvert dans sa voiture. Chez lui, la police met à jour des millions de dollars en argent comptant, armes et munitions. Apprenez-en plus sur cette enquête!

DURÉE

1 heure 15 sans entracte

RELATIONS DE PRESSE

EN TOURNÉE

12 novembre au 4 décembre 2021
Paris, France 
Théâtre Paris-Villette

7 décembre 2021
Compiègne, France
Espace Jean Legendre

5 au 8 octobre 2022
Ottawa, Ontario
Le Trillium - La Nouvelle Scène Gilles Desjardins

PRODUCTION

une création des Songes turbulents, compagnie de création en coproduction avec l’Espace Jean Legendre et le Théâtre du Trillium et en codiffusion avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
 

avec le soutien de

Centre culturel canadien
Conseil des arts de Montréal
Conseil des arts et des lettres du Québec
Conseil des arts du Canada
Région Hauts-de-France
DRAC Hauts-de-France
Département de l'Oise
CEAD
La Chartreuse
Les Francophonies du Limousin

 

REMERCIEMENTS

Daniel Brière
Pierre-Antoine Lafon Simard
Juliette Dumaine