Chrysanthème

Eugene Lion

traduction de Chrysanthemum

 

une création du Théâtre d'Aujourd'hui

Salle principale

du 28 février au 27 mars 1997


RÉSUMÉ

Est-il fou de vouloir sauver le monde? Zachary Allister croit pouvoir le faire. Voyage du côté du miroir qui réfléchit davantage, odyssée baroque d’une âme tourmentée en quête de justice, galerie de truands raffinés, de desperados japonais et de paranoïaques lucides, Chrysanthème est un cauchemar farfelu.

traduction et mise en scène Guy Beausoleil interprétation Pierre Curzi, Marie-Hélène Gagnon, Stéphane F. Jacques, Jacques Lavallée, Roger Léger, Isabelle Miquelon, Gilles Pelletier assistance à la mise en scène et régie Suzanne Bouchard scénographie et éclairages Jean-Charles Martel costumes Mireille Vachon conception sonore Diane Lebœuf mouvement Huy Phong Doan maquillages Jean Bégin perruques Cybèle Perruques

traduction et mise en scène

Guy Beausoleil

interprétation

Pierre Curzi

interprétation

Marie-Hélène Gagnon

interprétation

Stéphane F. Jacques

interprétation

Jacques Lavallée

interprétation

Roger Léger

interprétation

Isabelle Miquelon

interprétation

Gilles Pelletier

La démence millénariste nous frappe une fois tous les mille ans, trouble de l'esprit pardonnable pour cause de rareté. Mais notre appétit pour l'adversaire est une folie quotidienne et inexcusable car elle finit trop de fois par un bain de sang.

Peu d'aberrations mentales sont plus honorées que cet amour du mépris, puisqu'il cautionne toute espèce de belligérant, du parlementaire à l'athlète. Les tueurs en série, employés comme patriotes, font tout spécialement bonne figure dans les guerres à la défense de Dieu et du pays. En temps de paix, élevés au rang de politiciens et de bureaucrates, ces meurtriers assoient leur promotion personnelle sur la misanthropie civique, c'est-à-dire étriper les pauvres et les déshérités.

Et malheur à qui est sans ennemi. Qu'en est-il de nous, gens de ce pays, maintenant que la guerre froide est terminée? Si les méchants ont perdu, les mauvais ont gagné. Nous sommes dégoutés par les vaincus, compromis avec les vainqueurs et mal à l'aise avec le butin. Nous figurons parmi les oligarques et les prospères. Tout est mesuré à l'aune du profit; quant au reste, c'est chacun pour soi.

Et puis, tant de fiables sombres vilains ont subi le même sort que l'Union soviétique: Khomeiny est mort, Noriega est derrière les barreaux, Khadafi n'intéresse plus personne, Idi Amin Dada est en exil et un embargo isole Saddam Hussein au creux du Golfe persique. Alors, quel est donc ce nouvel empire du mal sur lequel nous, Canadiens, pourrions jeter notre dévolu afin de nous distraire de nos abdications? Le fanatisme islamique? L'hégémonie asiatique? Bientôt, bientôt! En attendant, sus aux démons les plus proches - comme ces voisins fidèles à une autre culture. Chrysanthème se veut une répudiation de nos automatismes antagonistes, l'affirmation qu'une action empathique est toujours la voie la plus sage, la plus saine, que dans ce monde fou et belliqueux, nos vertueux dirigeants sont, encore et toujours, les vrais désaxés.

Mais à refuser « l'ennemi », on court le risque de devenir inoffensif. Et combien d'entre nous, quoique sains d'esprit (l'auteur maboul de ces lignes inclus), choisissent de se désarmer?

Eugene Lion

Faut-il toujours monter Ruy Blas pour parler de la corruption politique? Faut-il toujours monter Mère Courage pour parler des effets dévastateurs de la guerre? Faut-il toujours monter Phèdre pour parler de la passion contrariée?

Est-il vrai que « plus ça change plus c'est pareil »?
Si c'est vrai, d'où vient la nécessité d'oeuvres nouvelles?

Qu'est-ce que la nouveauté?
L'originalité? L'actualité? La bizarrerie?

Que faut-il attendre pour monter une oeuvre nouvelle?
Et faut-il la monter une première fois?
Qu'est-ce qu'elle veut dire, cette oeuvre nouvelle?
Comment « le » dit-elle? Qu'est-ce qui compte le plus: ce qui est dit ou comment c'est dit? Quoi comprendre? Comment comprendre? Et est-ce que ça se pose dans ces termes-là: comprendre ou ne pas comprendre?

Qu'est-ce que le public attend d'une oeuvre nouvelle?
Qu'est-ce que l'oeuvre nouvelle attend de son public?
Qu'est-ce qui pousse des comédiens, des concepteurs à s'engager dans une démarche qui pose tant de questions et offre si peu de compensations matérielles?

Est-ce une folie?
Qu'est-ce que la folie?

Guy Beausoleil

Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui est entièrement dédié à la dramaturgie d’ici. Depuis plus de cinquante ans, il supporte la création, la production et la diffusion d’œuvres québécoises et canadiennes d’expression française. Il défend un théâtre d’auteur ainsi qu’une réflexion moderne et sans compromis sur les enjeux contemporains. Adhérer au CTD’A, c’est laisser sa trace dans l’histoire ; la nôtre, celle qui s’écrit au présent. 
 

archiv

Livre

Publié le 01/01/70

Chrysanthème

Eugene Lion
Dramaturges Éditeurs
16,00$

Disponible à la bouquinerie

PRODUCTION

traduction de Chrysanthemum

 

une création du Théâtre d'Aujourd'hui